Et le clown va explorer cela !
C’est merveilleux pour lui !
Il est un être dépassé, de A à Z ; il fait tout ce qu’il peut pour réaliser son projet
et en même temps on voit qu’il s’empêche de le réaliser… il peut avoir un projet précis ; les difficultés qu’il va rencontrer sont son terrain de jeu …
Tout spectacle de clown est voué à l’échec : le clown peut naître de ce désespoir même. Tout désespoir est source de jeu. Ce qui ne va pas : creuse-le ! Le premier problème est le premier désespoir et le premier désespoir est le premier paradis. Devant toute chose, le clown laisse échapper : « ah bon ? » suivi par : « ah chouette ! « .
Ah bon, on ne peut pas faire de spectacle de clown ? Chouette alors ! C’est le paradoxe fondamental. Le clown est de l’instant et l’instant est le lieu privilégié de son engagement et de sa générosité – généreux qu’il est de lui-même. Et il s’engage comme un intrus – même dans l’écriture d’un spectacle ; un intrus dans l’écriture comme il l’est dans le lieu, le décor, la musique, les personnes qui sont là.